Jacques Monnier écrivait en 1980 que «  la difficulté de trouver une définition satisfaisante de la santé n’est pas une simple question de vocabulaire, elle indique plutôt qu’il s’agit d’une réalité complexe, polymorphe et mouvante ». En effet, au fil des années, des découvertes et des évolutions de la société, la définition de la santé a bien évolué…

Avant 1945, il s’agit d’une vision négative de la santé. La santé est considérée comme l’absence de maladie ou d’infirmité. À cette époque s’occuper de la santé revenait à lutter contre les maladies. La santé est ainsi définie en opposition à la maladie.

À partir de 1946, on entre dans une vision globale et une approche positive de la santé. Le monde est en pleine reconstruction, et cette année-là,  l’OMS déclare dans le préambule à la constitution : « La santé est un état de complet bien être physique, mental et social, et ne consiste pas en l’absence de maladie ou d’infirmité ». Cette définition implique que tous les besoins fondamentaux de la personne soient satisfaits, qu'ils soient affectifs, sanitaires, nutritionnels, sociaux ou culturels. Elle a le mérite de décrire les différentes composantes d'un état de santé et d'avoir contribué à l'évolution du concept de santé vers une représentation positive. Cette définition reste encore actuellement la plus largement reconnue et utilisée.

Puis en 1986, une vision dynamique de la santé est apparue. L’OMS propose ainsi dans le préalable à la Charte d’Ottawa : « … la santé c’est la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci ». La santé est considérée comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie.