Si la majorité des participants reconnaissent bénéficier d’un suivi médical régulier, une part non négligeable de la population souffre encore de difficultés d’accès aux soins. En dépit de la généralisation de l’accès à Internet, qui permet d’utiliser des plateformes telles que Doctolib, plusieurs répondants déplorent la difficulté à consulter un médecin généraliste, notamment en raison de l'éloignement géographique ou des horaires de travail incompatibles avec les consultations médicales.

Les habitants des zones rurales semblent particulièrement touchés par cette problématique : « Après une journée de travail, il est souvent impossible de consulter un médecin, et les délais d’attente sont longs », rapporte un participant. De plus, l’accès à des spécialistes ou des soins d’urgence apparaît encore limité dans certains secteurs. Cette situation vient renforcer le sentiment d’inégalité face à l’accès aux soins.

Un autre obstacle soulevé par de nombreux répondants est la difficulté de se déplacer pour consulter un médecin. En milieu rural, où les transports en commun sont souvent inexistants ou peu fréquents, l’accès aux soins est particulièrement problématique pour les personnes ne disposant pas de véhicule personnel. « Sans voiture, c’est presque impossible de voir un spécialiste », confie un habitant d’un village isolé. Un autre précise : « Le taxi médical n’est pas toujours disponible, et les trajets coûtent chers quand on doit se rendre en ville pour un rendez-vous ». Ces témoignages illustrent un frein important à l’accès aux soins, aggravé par l’éloignement des centres de santé dans certains territoires.

Interrogés sur les moyens d’améliorer l’accès aux soins, plusieurs usagers ont évoqué des solutions concrètes. La généralisation des services numériques pour la prise de rendez-vous, comme Doctolib, est perçue comme une voie à suivre. D'autres suggèrent d'étendre les plages horaires des médecins ou encore de faciliter l’accès aux praticiens en milieu rural par le développement de consultations mobiles ou de télémédecine.

Par ailleurs, certains participants ont fait état d’une méconnaissance des associations de soutien aux pathologies dans le département, soulignant ainsi la nécessité d’une meilleure diffusion de l’information auprès du grand public. L'accès à des services de proximité pour les pathologies chroniques ou les situations de vulnérabilité reste donc un enjeu majeur.

Si l’accès à Internet est désormais acquis pour la plupart des répondants, l'enquête met en lumière un potentiel sous-exploité des services numériques. « Il faudrait généraliser les formats de rendez-vous en ligne et contraindre davantage de praticiens à adopter ces outils », suggère un répondant. Cela pourrait notamment contribuer à réduire les délais d'attente et à simplifier le parcours de soins pour les patients les plus éloignés des centres médicaux.

Paradoxalement, nous pouvons également souligner le peu d’utilisateurs de Mon Espace Santé (car trop complexe à prendre main, pour la majorité des répondants). De même, il faut également tenir compte des fractures numériques.

En conclusion, cette enquête met en évidence des défis bien connus du territoire nivernais : un accès encore inégal aux soins de santé, accentué par des problématiques géographiques et d’organisation.

Le défi reste désormais de transformer ces propositions en actions concrètes, afin de garantir un accès équitable aux soins pour tous les habitants de la Nièvre.

Louise Lepage