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L’actu de la démocratie en santé

Le mot de l’expert | Publié le 03.11.25

Karine Bruyere nous parle de la santé mentale des jeunes à travers l’association Charles Bried

Karine Bruyere, Directrice Administrative et Pédagogique, co-directrice des Centres Médico-Psycho-Pédagogiques (CMPP) et du Bureau d’Aide Psychologique Universitaire (BAPU) de l’association Charles Bried, nous parle aujourd’hui de la santé mentale des jeunes et de leur famille. 

Portrait de l’association

Créée dans les années 1960 et présidée à son origine par le Recteur d’Académie, l’association Charles Bried est aujourd’hui dirigée par des membres bénévoles élus. Implantée dans le Doubs et en Haute-Saône, l’association compte deux CMPP : un à Besançon rue Chifflet, qui comprend aussi une antenne à Valdahon au sein de la Maison France Service et un à Gray. Elle est présidée par le Professeure Sylvie Nezelof, professeure émérite de pédopsychiatrie.

Les CMPP accueillent des enfants, adolescents et jeunes adultes de 0 à 20 ans ayant des difficultés psychiques, comportementales ou de développement ou des apprentissages. L’accès est direct.  Aujourd’hui, ils représentent un tiers des consultations de pédopsychiatrie ambulatoire en France. L’accompagnement débute par une rencontre avec un psychologue ou un médecin psychiatre, suivie de la mise en place d’un projet de soins personnalisé élaboré en réunions pluridisciplinaire avec les différents professionnels : psychiatres, psychologues, orthophonistes, psychomotriciens, psychopédagogues, musicothérapeutes et neuropsychologue. Les suivis peuvent être sous formes de séances individuelles ou groupales et se déroulent généralement sous forme de séances hebdomadaires.

Le BAPU, quant à lui, offre aux étudiants un lieu d’écoute et de consultation avec des psychiatres, psychologues et autres professionnels de santé mentale.

Santé mentale et démocratie en santé

Karine Bruyere souligne le fait que les CMPP soient encore très peu représentés dans les instances de démocratie en santé. Dans le Doubs elle représente l’Union Régionale Interfédérale des Œuvres et Organismes Privés Sanitaires et Sociaux (URIOPSS) BFC au sein du Conseil Territorial de Santé (CTS) et de sa commission santé mentale.

Pour elle, ces instances jouent un rôle clé car elles permettent de : 

  • Créer des liens entre les acteurs du territoire issus de secteurs différents grâce à son caractère transversal.
  • Décloisonner les politiques publiques pour avoir une meilleure prise en charge globale des personnes. 
  • Offrir une meilleure connaissance des besoins du territoire. 

Elle insiste sur la nécessité de « renforcer l’attractivité des métiers du soin », dans le secteur de la santé mentale et plus globalement, de la santé. 

Des défis majeurs en santé mentale

 « La santé mentale n’est plus un sujet tabou » explique-t-elle cependant, les efforts des campagnes de sensibilisation et la médiatisation dont a bénéficié la santé mentale tout au long de cette année 2025 doivent s’accompagner d’un travail de « pédagogie » constant. Ainsi elle souligne la nécessité et l’intérêt d’informer les partenaires, échanger et diffuser l’information au plus près des territoires. Les instances de démocratie en santé peuvent ainsi jouer un rôle moteur dans cette dynamique, en tant que porte d’entrée pour plus de transversalité interacteurs. 

L’association Charles Bried, en lien avec le CMPP de l’AHS-FC, a organisé la diffusion d’un documentaire sur les CMPP « Loup y es-tu ? » réalisé par Clara Bouffartigue, à destination des partenaires de l’Education Nationale, du médico-social et du sanitaire, afin de mieux faire connaître le travail mené en CMPP. Elle prévoit notamment de développer des actions d’information, telles que des journées portes ouvertes au CMPP de Gray, pour mieux faire connaître ses missions et ses services.

Pour conclure, Karine Bruyere amène les politiques publiques à se concentrer sur la santé mentale dans son ensemble : « il faut maintenir une offre diversifiée et accessible à tous », en insistant sur l’importance de renforcer l’attractivité des métiers, de garantir une offre de soins adaptée, notamment dans les zones rurales.

Préserver sa santé mentale au quotidien c’est : « s’écouter et garder un équilibre », car « prendre soin de soi est nécessaire pour pouvoir prendre soin des autres ». 

 

 

Chloé Ramillon

Bulletin n°4
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L'édito
Au sommaire de ce numéro
Hors des sentiers battus
Explorons les voies alternatives pour l’accès à la santé en BFC
1. L’invité du Bulletin
2. La tribune des lecteurs
L’astuce du Bulletin
Conseils pratiques et informations
Agenda
Les Rendez-vous santé en BFC