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Psychiatrie : le parcours des 16-18 ans par l'ARUCAH
Le décret du 28 septembre 2022 relatif aux conditions d’implantation de l’activité de psychiatrie (réforme des autorisations) fixe 4 modalités
- psychiatrie de l’adulte assurant les prises en charge de l’adulte,
- « psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent assurant les prises en charge de l’enfant et de l’adolescent de la naissance à l’âge de 18 ans » (la pédopsychiatrie),
- psychiatrie périnatale organisant les soins conjoints parents-bébés, dès l’année conceptionnel et le prénatal,
- soins sans consentement.
Cette répartition pose le problème, que l’on rencontre déjà pour les autres disciplines, de la tranche d’âge des 16-18 ans : relèvent -ils de la pédopsychiatrie ou de la psychiatrie de l’adulte ?
Le flou réglementaire
L’article D. 6124-262 du code de la santé précise que « le titulaire de l’autorisation [de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent] organise les séjours des patients en fonction des tranches d’âge prises en charge ».
L’article R 6123- 190 prévoit que : « La prise en charge des adolescents et des jeunes adultes peut être organisée, par le titulaire de l'autorisation « psychiatrie de l'adulte », dans une même unité pour permettre une transition vers la psychiatrie de l'adulte.
Cette unité fait l'objet d'une organisation formalisée. Le titulaire de l'autorisation doit être également titulaire de l'autorisation « psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent » ou doit avoir conclu une convention avec un titulaire de l'autorisation « psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent ».
Dans la pratique
Pour connaitre les pratiques, le syndicat des psychiatres des hôpitaux a sondé son réseau de professionnels durant l’été, par le biais d’un questionnaire en ligne, diffusé du 21 juillet au 5 septembre. Les résultats, présentés le 3 octobre, confirment l’hétérogénéité persistante des circuits d’hospitalisation, en dépit du nouveau cadre réglementaire. Questionnés sur l’accueil des jeunes de 16 à 18 ans dans leur établissement, les 652 répondants ont fait savoir que ceux-ci l’étaient, « de façon habituelle »
- dans un service de pédopsychiatrie (32,8 % ),
- en pédiatrie (26,5 %),
- en psychiatrie adulte (23,5 %). D’autres médecins, moins nombreux,
- dans des services de pédopsychiatrie encore officiellement destinés aux jeunes jusqu’à 16 ans (9,2 %) ✓ dans des services dits « mixtes » consacrés aux 16-25 ans (7,9 %).
Certains services ne sont pas toujours adaptés pour recevoir ces adolescents en souffrance, en matière de personnel ou même pour des questions de sécurité, ou sont obligés de mélanger des patients d’âges très différents. Les psychiatres consultés expriment un niveau de satisfaction de 3,5 sur une échelle de 10 : manque de places pour une hospitalisation, délais qui s’allongent pour une consultation spécialisée, difficultés de liaison avec les centres médico-psychologiques ou avec les services d’addictologie…
Psychiatres et pédopsychiatres s’accordent sur la nécessité de mieux organiser les parcours et de sécuriser les hospitalisations tout en regrettant le manque de moyens d’accompagnement de la réforme des autorisations.
Quelle solution ?
Comme nous l’évoquions dans la précédente lettre (§3) la solution serait-elle dans la création d’unités d’hospitalisation mixtes 16-25 ans dénommées : unités Jeunes adultes (UJA) ou grands adolescents Jeunes adultes (GAJA) ? Un cahier des charges serait à l’étude.
Certains établissements l’on déjà fait, mais est-ce bien le moment de créer de nouvelles structures dans le contexte actuel de grande tension que traverse la psychiatrie ?
Par l'ARUCAH
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