Une fois n’est pas coutume, si on commençait par l’animal-totem ? Pour Céline Rousselet, ce serait… un furet ! « En tout cas un petit animal un peu rapide, et [qui est là] à regarder ce que se passe autour, analyser et puis aller vite après pour atteindre son but ». Cela aurait pu être l’araignée, aussi, pour l’idée de « tisser des liens, du réseau, [et] aussi pour se dire : "Là il faut que j’aille plutôt sur ce champ-là, parce que j’ai les appuis, ou je ne les ai pas, etc.", ça me nourrit et ça m’anime ! ». Et ça n’aurait absolument pas pu être le mammouth, car « on a du mal à le faire bouger ».

Le mastodonte serait-il une réminiscence de la célèbre métaphore d’une Éducation nationale condamnée à un dégraissage en règle (1) ? Pourtant Céline Rousselet n’a pris son poste d’« infirmière conseillère technique […] à l’académie de Besançon » que bien plus tard, en novembre 2023 ! Et ceci après une formation d’infirmière puéricultrice et un long poste en prévention promotion de la santé à la Fédération Léo Lagrange. 

En bonus de ce nouvel emploi, vient la désignation par Madame la Rectrice pour siéger à la CRSA (2) comme représentante des services de santé scolaire et universitaire. « Je n’ai pas tellement choisi [d’y] participer… » Et, dans un éclat de rire : « Mais j’y suis bien ! ». Après un démarrage dans le flou de la nouveauté, elle trouve peu à peu sa place, non seulement en plénière mais aussi au sein de la Commission spécialisée prévention (CSP). « Ce qui est important pour moi, c’est vraiment de pouvoir porter un avis sur les politiques publiques en lien avec la santé, la prévention, la promotion de la santé. Et puis, plus spécifiquement dans la commission, c’est être informée de ce qui se passe, des enjeux forts, comment ils sont portés, aussi bien au niveau du territoire national que spécifiquement sur la région. Cela m’enrichit professionnellement ». 

Cet engagement enthousiaste n’est pas seulement un plaisir intellectuel, mais il trouve un écho sur le plan professionnel, car l’objectif est simple : comment « être efficiente dans le pilotage de la santé des élèves ? ». Sachant que « l’enfant passe 40 % de son temps d’éveil à l’école », il est primordial d’être « sur un continuum éducatif de plus en plus orienté vers la réussite au travers du bien-être ». « On ne peut pas prendre en charge les élèves sans avoir connaissance de tout ce qui est aussi possible et engagé pour eux dans l’ensemble de leur milieu de vie. Que ce soit le monde associatif, la petite enfance, le monde culturel, le social. En tout cas, c’est un levier majeur […] : s’ouvrir vers l’extérieur et travailler en collaboration à tous les niveaux, dans chaque école, chaque collège, chaque lycée de l’académie, pour que les actions soient réfléchies et portées collectivement, donc le plus adaptées aux besoins des enfants.». 

Son rêve en tant que membre de la CRSA ? « Des jeunes qui y participent ». « On travaille beaucoup, à l’Éducation nationale, à l’évaluation des besoins avec les élèves, à des actions qui soient co-construites […], parce que c’est cela qui a le plus d’impact, le plus vite et le mieux. Je me dis qu’ils ont tellement de choses à apporter sur leur vision, leurs besoins, que cela permettrait d’avancer différemment […]. Et puis, les enfants, ils ont une créativité exceptionnelle ! ». 

Alors, ce petit vent de jouvence en Conférence, cap ou pas cap ?

Marion Defaut

(1) Gurrey Béatrice. Éducation nationale : Claude Allègre veut « dégraisser le mammouth ». Le Monde [Page internet], 25 juin 1997 [Visité le 15 mai 2025]. En ligne : https://www.lemonde.fr/archives/article/1997/06/25/education-nationale-claude-allegre-veut-degraisser-le-mammouth_3786526_1819218.html

(2) Conférence régionale de la santé et de l’autonomie